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Category: Théâtre

Des pages à la scène, il y a un monde : celui du théâtre. À parcourir en long et en large, en livres comme en spectacles.

Le conte d’hiver (Shakespeare / A. Mazouin & G. Morel) 

Le conte d’hiver (Shakespeare / A. Mazouin & G. Morel) 

Béance du réel © Christophe Raynaud de Lage Des personnages apparaissent sur le plateau en contre-jour, éclairés depuis le fond de scène, tandis que l’on entend le son d’une boîte à musique ; à cette procession discrète succède une cavalcade bruyante. La fête réunit les deux frères qui célèbrent leur réunion. Un bel et effrayant arrêt sur image permet d’introduire l’argument de la jalousie qui gèle le cœur. S’opère un dédoublement du réel : cet homme est assiégé, obnubilé par une véritable…

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Ippolita di Majo, Goliarda, vous êtes très forte !

Ippolita di Majo, Goliarda, vous êtes très forte !

Jusqu’au bout Grâce à un travail de mise en dialogue, la scénariste Ippolita di Majo, fille de psychanalystes, fait redécouvrir un texte parmi les plus émouvants et les plus importants de Goliarda Sapienza, Le Fil de midi. La pièce de théâte Goliarda, vous êtes très forte suit en huis clos les échanges de cette femme surdouée avec son analyste et la relation ambiguë qui se noue entre eux : on revient sur une des périodes les plus douloureuses et capitales…

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Hamlet/Fantômes (William Shakespeare / Kirill Serebrennikov)

Hamlet/Fantômes (William Shakespeare / Kirill Serebrennikov)

Hamlet hors de ses gonds  ©-Vahid-Amanpour – Théâtre du Châtelet   En entrant dans un appartement nimbé d’une lumière noble et blanche, mais sans doute sinistré, on pousse une brouette chargée de crânes. Le mal est fait, il en reste des traces ; nous ne pouvons plus porter sur l’histoire un regard innocent. Le propos se présente comme une exploration spontanée de l’œuvre de Shakespeare et de ses résonances : Kirill Serebrennikov a choisi de sonder la célèbre pièce de façon thématique, en présentant des tableaux qui déclinent successivement une dizaine d’instances déterminantes. Ainsi, le premier acte interroge un Hamlet historique, voué à la tragédie des champs de bataille, dans le macabre désordre de…

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La guerre n’a pas un visage de femme (Svetlana Alexievitch /Julie Deliquet)

La guerre n’a pas un visage de femme (Svetlana Alexievitch /Julie Deliquet)

Le front des souvenirs  Nous sommes situés dans un appartement au confort rudimentaire – censé caractériser le mobilier des années 1970 dans un pays communiste – encombré par toutes les traces de la vie quotidienne. Neuf femmes matures siègent face au public, le considérant, impassibles, pendant qu’il s’installe. Le spectacle commence lorsqu’une journaliste s’adresse à l’assistance comme si elle faisait une annonce : elle présente spontanément son travail, qui consiste à consigner des témoignages de personnes qui, dans la féminité de leur jeunesse ou de leur récente maternité, ont participé à la Seconde Guerre…

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La chair est triste, hélas (Ovidie)

La chair est triste, hélas (Ovidie)

Nos rapports sociaux au prisme du porno © Christophe Raynaud de Lage  Au brouhaha de la salle, se mêlent des bruits de manifestation. Lorsqu’apparaît la comédienne, c’est pour s’emparer d’un texte manifeste, qui dénonce la violence imposée aux corps des femmes par la sexualité et au-delà par la sexualisation probablement croissante des comportements. Le propos est intéressant par sa radicalité : refuser le commerce hétérosexuel, c’est tenter d’échapper à la domination masculine, au patriarcat, à la compétition des femmes pour la séduction, prémisse de la soumission. C’est…

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