Parme Ceriset, Amazone d’Outre-monde

Parme Ceriset, Amazone d’Outre-monde

En un tel aveu nu – entre les chants de guerre, Mad Max et entre le réel et la légende – existe une partie cosmique et frénétique : entre la mort et l’extase, entre Eros et Thanatos. Surgissent là des déchaînements insoupçonnables dont la poétesse devient la narratrice, l’égérie, la maîtresse, la Reine. C’est entrer dans un bouillonnement de sens. Parme Ceriset s’y sent bien et les traverse. Et dans son combat, elle fait l’éloge des femmes qui peuvent encore sauver le monde.

Une telle Penthésilée souffle sur le monde et l’espace si bien que l’écriture devient une cosmologie au sein duquel la beauté de la nature résiste. Et c’est une élévation baudelairienne face au chaos où nous entrons. Cette poésie quasi science-fiction ravaude ce qui est dans un imaginaire de la jointure où le satin se déchire. Face à sa lutte finalement nécessaire et face à certains loups, l’auteure éclairée du désir regarde et transforme le monde, penchée vers la poussée de l’arc de chair issu de la profonde chaleur de ses reins. Elle surgit hors d’elle-même et son vertige soulève ce qui est.

Parme Ceriset reste sibylle, fée, sorcière et peut-être Lilith jaillie d’une grotte où nagent les sirènes. Vêtue de sa nudité surmontée d’un nuage de cheveux, elle règne. Les formes s’enroulent dans l’espace du désir. Emergent le liquide, le feu, les racines du féminin. Le vertige d’Éros est toujours proche de rompre la violence par la douceur quand sa gravitation plie, ploie, s’effondre.
Grace à l’auteure, ses « soeurs » ne rampent à terre mais s’érigent sur des socles de pierre. L’amazone devient l’avenir du monde et son au-delà. Sa beauté fascine et son désir tue (toujours là où il faut). Un tel « tractatus », une telle échappée remplacent l’imitation des Jésus par celle qui renverse les donnes en cette sublime interprétation.

jean-paul gavard-perret

Parme Ceriset, Amazone d’outre-monde, Préface Jean Azarel, Tarmac Edition, 2025, 70 p. – 16,00 €.

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