Lionel Bourg, Et rien n’est plus en vain

Lionel Bourg, Et rien n’est plus en vain

Je ne partage pas les atomes crochus que Lionel Bourg partage envers André Breton. Plus même : je mets le premier bien au-dessus du second. Mais force est de constater l’admiration de notre contemporain face au pape du Surréalisme. Notre « insolite paroissien » crée ici des textes magnifiques, subtils et émouvants. Pas besoin de hasard objectif mais que le don de l’écriture que Breton ne possédait pas. Farc(iss)eur d’idées, ses mots lui servaient de plâtras sauf peut-être à l’exception de L’amour fou et de son premier Manifeste. Lionel Bourg en fut abasourdi et sonné. Il le reste en cet hommage.

Retenons ici les mots pour le dire, retenons ce contre-ciel où naît la poésie. Voilà ici pourquoi et comment Bourg l’écrit. C’est une façon de vivre, une volonté de chercher l’ineffable, d’exprimer l’inexprimable et de chercher le secret de la nuit, du jour, du hasard (objectif ou non) dont, pour lui, Breton fut un indic. Il y a pour celui-ci de la gloriole même si l’auteur vaut mieux que lui. Celui-là terriblement humain tout en restant le témoin de ce que Breton lui apprit.

D’une certaine manière, il devint son seul maître mais, plus que lui, il s’est obstiné et s’obstine encore dans le non-dit, quitte à porter la voix d’un mort dont il se fait l’écho. Et lisons son livre: Bourg parle en et de son propre nom. Tout est chemin dans son écriture. Sa vie de poète s’est faite déjà avant Breton : dans sa propre naissance.

Lionel Bourg, Et rien n’est plus en vain, Les cahiers de curiosités, Editions Marguerite Wakmine, 2025, 50 p. – 10,00 €.

Laisser un commentaire