Aldo Qureshi, Ground Zero
Né le 23 janvier 1975 en banlieue parisienne, Aldo Qureshi vit dans la Nord de la Nièvre. Apparemment, il rend le réel onirique même lorsqu’il évoque des vies vouées aux fournaises. Mais l’allusif est la clé de ses textes.
Ses aventures de derrière les fagots donnent une vision oblique d’un monde à la trivialité plus ou moins positive. Le père par exemple oblige à tourner bien des pages pour contempler un présent empêtré dans sa glu. Mais il est détourné par des égarements drolatiques et débridés.
Les liturgies quotidiennes sont délibérément désaxées pour frotter du merveilleux même dans des préjugés. La cause de ses Saints n’est pas une obligation. Nous sommes sinon ras des moineaux, du moins des poubelles.
Les femmes y gardent le beau rôle, du moins lorsqu’elles sont complaisantes. Mais l’auteur n’ignore rien du subtil supplice sans racine ni raison qu’elles peuvent faire courir au coeur des plus hautes frondaisons des tours de Sarcelles ou de la douce France.
Ainsi vont le labeur, l’ennui, la vie. Souvent sans insouciance mais au besoin avec des plaisirs immatures. Existent donc les archives de l’auteur qui ne fait pas de projets ou justes ou faux. Et pas de mysticisme ou philosophie à trois balles.
La question du réel est plus profonde par ce que l’écriture interpelle, appelle du pied, résiste, s’accroche du moins quand cela le peut. Qureshi assure le boulot..
jean-paul gavard-perret
Aldo Qureshi, Ground Zero, L’Atelier de L’agneau, St Quentin de Caplong, 2024, 90 p. – 18,00 €.
