Yorgos Seféris, Les poèmes

Yorgos Seféris, Les poèmes

Seféris poète libre

Il ne faut pas faire de Georges Séféris un pessimiste qui regarde l’Antiquité comme la seule période historiquement valable. Il eut le sens de l’humour et peut ironiser sur des sujets que les Grecs ne prennent pas, d’habitude, à la légère. Il écrit par exemple à propos de Sparte : « Rues larges ; Sparte te fait penser à un enfant à qui on a mis le veston de son père ».

Toujours un peu provocateur et anticonformiste, il existe dans sa poésie une distance, une liberté de ton qui font évoquer que ce qui l’intéresse, ce n’est pas la découverte du passé pour la découverte ou bien encore l’archéologie (cette science du passé) pour l’archéologie : « j’ai ressenti combien peu de place en réalité tenait en moi l’archéologie »

L’identification avec un être humain bien réel fonctionne au point que Séféris remarque une certaine connivence, une belle familiarité entre les ouvriers et les statues quand ils les touchent, s’en emparent et les portent dans leurs bras : «Elles se penchent, elles deviennent légères avec une pesanteur humaine ». De fait, tout le sens de sa poésie est là.

jean-paul gavard-perret

Yorgos Seféris, Les poèmes, Le miel des anges éditeur, 2023, 342 p. – 20,00 €.

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