Ionut Caragea, Une étincelle dans le couloir des ombres

Ionut Caragea, Une étincelle dans le couloir des ombres

L’ombre et la lumière

Il existe chez Ionut Caragea une quête profonde où le jeu de l’ombre fait celui de la lumière. En conséquence, « Il y a deux continents / entre lesquels / mon âme voyage ». La femme en devient la boussole contre la solitude qu’on se donne ou qui nous est donnée. Dès lors, la femme indique l’éveil et le continent où « j’ai enterré / mon amour / comme  un noyau / d’où surgira / l’immortalité ».
L’aimée représente le mouvement absolu, la déesse terrestre qui transmue l’ombre en lumière dans une poésie à la fois imagée et concrète.

Chaque poème devient « l’élan formé » cher à Bachelard. Par elle, sur le blanc de la page, s’inscrit celle qui convoque l’écriture ou plutôt l’invoque en poussant l’auteur à la seule motilité probante. Et si « l’ombre est le seul témoin / de mon enfance », la femme est la seule capable de défaire l’obscur même si le poète sait combien les mots ne font que ce qu’ils peuvent.
Ainsi, chaque livre de Caragea est le segment d’un immense carnet de bord vers la substance vitale et le combat pour l’atteindre entre « les fautes du passé / et la peur de l’inconnu ».

C’est aussi le combat à reprendre car rien n’est jamais acquis dans la certitude que tout homme reste habité d’une solitude première, d’un manque mais aussi d’un appel incessant à la transcendance.

jean-paul gavard-perret

Ionut Caragea, Une étincelle dans le couloir des ombres, Editions Stellamaris, Brest, 2019, 112 p. – 16,00 e€.

One thought on “Ionut Caragea, Une étincelle dans le couloir des ombres

  1. « Les mots ne font que ce qu’ils peuvent »… mais ils vivent sous notre peau, et s’animent dans nos cœurs, quoiqu’il advienne. La peau des mots et ses capteurs nous rappellent vers l’essentiel. L’amour.

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