Clément Gagliano et les cartes du Tendre : entretien avec l’éditeur

Clément Gagliano et les cartes du Tendre : entretien avec l’éditeur

Pour Clément Gagliano, il n’y a pas deux types d’histoires, d’O et d’X : celles de l’art et celle de la littérature, celle de la fresque et celle du tableau brossé de mots. Mais en chacune existe différentes magies évocatrices : il y des retrousseuses comme il y a des détrousseurs. Et l’éditeur à chaque numéro de Féros en propose le plus intéressant. Bref, la mise à mal les idéologies qui transforment le genre en un pur document ou un dessein industriel. Plutôt que chercher à explique le genre, Clément Gagliano le montre dans ce qu’il a d’inépuisable et d’énigmatique. Il prouve que pour l’art et la littérature puissent naître dans l’esprit des hommes il a d’abord fallu qu’ils prennent conscience que l’expression était un corps capable de se mêler à d’autres corps et agir sur eux. La fascination d’Eros prend ainsi dans « Féros » une lumière changeante sur les étoffes, la chair, les corps et le cœur. La revue est créée afin d’y jongler.

Entretien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
La lumière du jour.

Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
J’essaie de les réaliser.

A quoi avez-vous renoncé ?
Je fais en sorte de n’avoir aucun regret.

D’où venez-vous ?
Besançon.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Je ne comprends pas la question.

Un petit plaisir – quotidien ou non ?
Il y en a tellement…

Qu’est-ce qui vous distingue des autres éditeurs ?
Nos existences propres, singulières, individuelles et uniques peut-être.

Comment définiriez-vous votre approche de l’éros ?
Cela dépend de l’heure qu’il est et du temps qu’il fait. Dans le cadre de « Féros », elle est idéographique.

Quelle est la première image qui vous interpella ?
Des symboles simples ; une forme de cœur ou d’étoile sans doute.

Et votre première lecture ?
« Le chien bleu », « Elmer l’éléphant »,  l’histoire d’un poisson dont j’ai oublié le nom avec des écailles brillantes qui préféra s’en délester pour que tous ses amis en profitent équitablement.

Quelles musiques écoutez-vous ?
De tout.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Une ancienne prof de collège nous avait un jour dit qu’il fallait relire « Le Petit Prince » assez souvent, qu’on y trouverait toujours quelque chose de nouveau qui nous aurait échappé lors de la précédente lecture.

Quel film vous fait pleurer ?
Il y en a beaucoup.

Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Moi.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Comme déjà dit : je n’ai pas de regret.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
La cité de Tendre (cf. la carte de Tendre).

Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
En ce moment :
– Olivier Cadiot, René Daumal, Jean-Baptiste Del Amo et Pierre Guyotat pour les écrivains.
– Marie Cool et Fabio Balducci, Ray Johnson, Miranda July et René Magritte pour les artistes.

Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Une bonne nouvelle.

Que défendez-vous ?
Je suis quelqu’un de très permissif.

Que vous inspire la phrase de Lacan : « L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas »?
Une partie de tennis avec l’épitaphe de Yourcenar : « Plaise à Celui qui Est peut-être de dilater le cœur de l’homme à la mesure de toute la vie. »

Que pensez-vous de celle de W. Allen : « La réponse est oui mais quelle était la question ? »
Pas grand chose.

Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
A vous de me le dire.

Présentation et entretien réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 5 décembre 2016.

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