De chair ou d’os – et parfois de glace

Instigatrice des hautes œuvres et basses besognes, dans son livre d’artiste, Anne Sylvie Henchoz se moque de la beauté classique des corps. Ils se libèrent d’eux-mêmes dans des chorégraphies qui renversent toutes les mièvreries, transcendent les poncifs pour donner une dimension érotique au sentiment d’exister.

Dans Don’t forget to touch me l’artiste réunit une collection d’invitations et de scénarios pour de futures performances. Le lecteur regardeur possède l’impression de faire la tournée des bars : ni les chics, ni les tocs mais les vrais, les bars bars où les Dardot ressemblent parfois à des barracudas. Existent aussi des corps guère épais. Mais nul ne sait si, lorsque les bars baissent, sur les hauts tabourets d’où chacun peut choir, se rencontre, derrière une boisson au tea bée, Irma la hyène.

jean-paul gavard-perret

Anne Sylvie Henchoz, Don’t forget to touch me, TSAR éditions, Vevey, 2018.