Evoquant de sa réalité et de ses fantasmagories, les aveux, Catherine Andrieu, oblige à pénétrer au coeur de sa création et à nous interroger, à travers ses mots de corps et par le corps de ses mots, sur ce qu’ils dévoilent.
Ils dépossèdent d’un royaume que nous croyons acquis pour nous porter vers les errances, les orages d’une existence émettrice autant d’une douleur que d’un rêve immense.
Se découvre un univers féminin particulier, fourmillant. Il donne accès au questionnement sur l’intégrité et l’identité corporelle. A partir de là, la création fait qu’une telle poétesse et amoureuse blanche devient une fée. Elle corrige le mauvais sort, le rend moins définitif.
Créant de manière sensorielle et médiumnique ce qu’elle nomme une “littérature d’atmosphère” héritée entre autres de Duras, Beckett, Gide, Catherine Andrieu propose et explicite ici ses propres nourritures terrestres et habitées. Se révèle et se relève toute une vie entre rêverie et tourment qui, dans son oeuvre poétique, acquiert une écriture des plus originales .
Dans son aventure de chamane surréaliste, Catherine Andrieu devient créatrice de “légendes” où l’intensité de la volupté poétique a raison de la douleur.
jean-paul gavard-perret
Catherine Andrieu, Les vies antérieures et intérieures de Catherine Andrieu, Rafaël de Surtis Editeur, Cordes/Ciel, janvier 2023, 78 p. — 19,00 €.