Paul-Armand Gette, Les mains dans la confiture
Fraises, framboises et fesses furent depuis sa jeunesse pour Paul-Armand Gette des désirs sucrés. Quand Martina Tonelli a proposé à Paul-Armand Gette d’être son modèle, il l’a invitée à mettre les mains dans la confiture avec lui.
Mais pas n’importe quelle confiture : la confiture des Nymphes.
Dans un texte délicieux, le créateur rappelle son goût pour la confiture et particulièrement celle de fraises. Elle reste pour lui celle d’un fruit peu défendu mais révélateur et qu’il utilise bien volontiers dans ses œuvres.
Quatre photos disent le plaisir partagé, l’instant de grâce du « toucher du modèle ». De ces quelques gestes délicats et sucrés est né ce livre secret. Gette l’a préparé de manière la plus soigneuse.
Ses photographies aux fruits inattendus car transformés n’ont rien de pétrifiées. Et par son texte, il devient le parfait bouilleur de cru et le sacré brouilleur de cartes tout en demeurant le héros d’éros et de la réflexion sur ses audaces.
Ici, l’humour n’exclut pas – bien au contraire – tout un cérémonial de transgression. A chaque livre l’artiste et l’écrivain propose toujours un obstacle au pur jaillissement, à la jubilation prématurée auxquels inclinerait sa sensibilité romantique qu’il atténue par l’ironie de ses théâtralisations.
jean-paul gavard-perret
Paul-Armand Gette, Les mains dans la confiture, Manuella Editions, 2021, Paris, 16 p. – 30,00 €.
