Michel Bourçon, Mélancolie des confins
Se voulant simplement humain, Bourçon néanmoins se dédouble – ou se multiplie. Certes,il souligne ses – possibles – manques (entre autre celui de chasser le ciel autour de la terre). Et si son passé le regarde « dans le blanc des yeux », il sait faire soudre la vie même si elle peut sembler à l’étroit dans son corps.
Connaissant « l’absence de savoir vivre / des morts qui s’imposent / sans être invités », comme les oiseaux, le poète va picorer les étoiles et ce qui taraude sa pensée. Dès lors, elles demeurent jusqu’au fond de la nuit de l’âme à la lumière si bien que jaillit de l’intime pour essaimer dans l’ « extime ».
D’où, dans cette Mélancolie des confins, quelque chose d’alchimique – à savoir, la conquête de l’Absolu ici-même, ici-bas. Le feu qui fait souffrir la matière des coeurs ouvre des galeries, laboure les surfaces de ses flux.
La matière du corps y résiste dans le recyclage perpétuel du vivant contre la mort et, au sein de l’alternance du calme et de la tempête, des décompositions et des recompositions.
jean-paul gavard-perret
Michel Bourçon, Mélancolie des confins, Gros Textes, Fontfourane, février 2023, 58 p.- 8,00 €.