Joël Vernet, La nuit n’éteint jamais nos songes
Si – comme beaucoup d’auteurs – Joël Vernet retourne sur son passé pour y chercher la source de son écriture, c’est ici avec un sens particulier de l’écriture.
Et ce, au nom du père trop tôt disparu pour l’enfant mais qui est demeuré non seulement le phare mais le fondateur de l’existence comme de la poétique de son fils.
« En partant, mon père, sans le savoir, m’a transmis toute sa force, son génie d’homme invisible. J’ai toujours considéré que loin d’être banale, la vie ordinaire était la plus haute vie, que nous n’en aurions pas d’autre. Qu’il fallait faire avec, et parfois s’élever contre. » écrit le poète.
Le père disparu ne sera jamais une ombre mais la lumière. Depuis ses premiers livres, il est la poésie même. Et dans ces petits fragments surgissent comme des instantanés, donnant toute sa place à l’inattendu. De la vie.
Plutôt que régler ses comptes avec la mémoire, Joël Vernet prouve que les souvenirs du père ne sont pas des cabinets d’amateurs.
En conséquence, ses livres ne sont pas des Dies Irae mais des scherzos peuplés de chausse-trappes, de portes dérobées et de phrases piégées.
jean-paul gavard perret
Joël Vernet, La nuit n’éteint jamais nos songes, Lettres Vives, Castellatre di Casinca, 2021, 72 p. – 15,00 €.
One thought on “Joël Vernet, La nuit n’éteint jamais nos songes ”
Joël Vernet n’a jamais vraiment quitté la poésie du Mali et autres pays d’Afrique . In fine son père reste passeur de VIE . Et la nuit resplendit ! JPGP qui d’habitude préfère les cabinets de curiosités s’infiltre dans ceux de Joël Vernet bien mieux éclairés .