Retour de l’île

La salle Stirling du Palazzo Citterio accueille Nobu à l’île d’Elbe – installation monumentale créée par Giovanni Frangi. D’où la raison de ce Redux dans le titre de l’exposition – vingt ans après sa première exposition, à la Scuderia Grande de Villa Panza à Varèse, le lieu pour lequel elle a été conçue.
Nobu à l’île d’Elbe Redux se compose de quatre immenses toiles peintes (un total de 44 x 3,50 m) qui semblent s’élever du sol, en donnant l’impression d’être enveloppées dans un panorama sylvestre : une rivière baigne un fourré, une cascade scintille au clair de lune, le profil des montagnes dessine l’horizon.

À cela s’ajoutent une vingtaine de sculptures en caoutchouc mousse brûlé, qui ressemblent à des rondins de bois entraînés par le courant, éclairés à intervalles réguliers de 12 minutes, avec l’intention de procurer une émotion similaire à celle ressentie en marchant la nuit près d’un cours d’eau, dans un environnement inhabité.
À la base du projet, étudié par Giovanni Frangi en collaboration avec Giovanni Agosti, il y a en effet l’intention de donner au spectateur l’impression d’être en pleine nature, près d’un cours d’eau, une nuit de pleine lune

Les toiles de Nobu, ainsi que les sculptures en caoutchouc mousse, sont restées pendant vingt ans dans un des entrepôts de Giovanni Frangi. « Enroulées sur six tubes de 4 mètres, dans un grand hangar, j’ai commencé à les dérouler sur le sol comme des tapis géants et ils ont recommencé à respirer avec l’huile qui semblait encore fraîche à certains endroits. », précise l’artiste. Dans cette exposition existe d’une part un respect pour la brutalité de l’espace et, d’autre part, un pari avec le temps qui passe sur l’œuvre. C’est une façon de le tester et de voir l’effet que cela fait.

jean-paul gavard-perret

Giovanni Frangi, Nobu At Elba Redux, Palazzo Citterio, Milan, du 30 octobre 2025 au 18 janvier 2026.