Christophe Esnault, L’apatride culturel

Christophe Esnault, L’apatride culturel

Sur le tarmac de la vie

Christophe Esnault connaît la futilité de tout – même de la littérature donc de lui-même et par ricochet de ses lecteurs et lectrices.
Coeur joyeux néanmoins, l’idée de sa mort l’aide à vivre – de même que la Loire et « La plus belle chevelure / Tombant sur des fesses rebondies ».

Tout n’est donc pas perdu. Et sa vie ressemble ainsi au papier aluminium qui, dans sa famille, était l’objet d’un culte grâce à son usage multiple et dans le but, au passage, d’apprendre au petit l’économie.
Ce qui ne l’empêcha pas d’acheter des livres que même Emmaüs – croulant sous eux – ne voudra même pas récupérer.

Ainsi va la vie démythifiée comme la religiosité de ceux qui entretiennent avec leur cabot un amour brouillon et même si, à leur approche, sa mère avait peur qu’ils entaillent ses jambes et ses varices. Ce texte reste une merveille d’alacrité autobiographique.
Tout y semble traité par dessus la cuisse – ce qui n’empêche en rien et dans une telle remontée une composante comique régénérante, quitte à forcer le trait chez celui qui, à sa manière, reste un parfait spinoziste et un pince sans rire de touffes herbues.

jean-paul Gavard-Perret

Christophe Esnault, L’apatride culturel, éditions Ars Poetica, 2023, 108 p. – 16,00 €.

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