Alexis Pelletier, Là où ça veille

Alexis Pelletier, Là où ça veille

Le livre de Pelletier est fascinant et obsédant tout comme l’image qui poursuit l’auteur, à savoir celle de sa mère mourante : tout se résume à travers un poème de Beckett pour synthétiser un tel livre : « voir – / entrevoir- / croire entrevoir – / vouloir croire entrevoir- / folie que d’y vouloir croire entrevoir / quoi – ».

Ce que Pelletier bâtit est autant une trace, exténuée mais aussi de foudre, dans l’orgueil du néant de quelque forme. Et ce, en trois ensembles à la recherche de reconstruire d’abord les dernières circonstances de la vie et de la mort de sa mère. Là « où/ la vie va jusqu’au bout de la vie et s’en va ». Comme si ce passage devenait indivisible même si, avec le temps, des souvenirs changent et ouvrent des méditations sur le deuil, la relation à la mort et à l’amour.

Le décès de la mère demeure néanmoins majeur. Il reste au cœur même du temps. Ce visage « oblige » comme dirait Emmanuel Levinas, car celui-là n’oblitère en rien la présence au et du monde. L’auteur y est par force concentré autour des espaces ou des objets du quotidien. Si bien que l’extraction de cette image prend un caractère quasiment conceptuel.

Alexis Pelletier, Là où ça veille, Tarabuste éditeur, 2024, 132 p. – 14,00 €.

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