Publiés en 1934, le premier de ces deux textes fut la préface du livre d’António Ferro : Salazar. Le Portugal et son chef. Le second, celle d’un numéro consacré aux dictatures et dictateurs de la revue “Témoignages de notre temps”.
Ceux textes proposent une analyse sur les mécanismes de l’esprit qui engendrent et régissent les régimes politiques dictatoriaux. Valéry interroge le monde selon une vision qui n’a rien perdu de sa force et de son actualité.
Ecoutons le : “Nous avons vu, en quelques années, sept monarchies disparaître ; un nombre presque égal de dictature s’instituer ; et dans plusieurs nations dont le régime n’a pas changé, ce régime assez tourmenté, tant par les faits que par les réflexions et comparaisons que ces changements chez les voisins excitaient dans les esprits. Il est remarquable que la dictature soit à présent contagieuse, comme le fut jadis la liberté.“
Nous voyons que rien — hélas ! — n’a changé.
Ce livre garde toute sa pertinence et son impertinence. L’horizon est toujours barré par certains régimes qui savent jouer des moments de crise.
Ils savent condenser des marottes en les berçant d’iridescences douteuses avec une rare constance et consistance en prétendant donner au chaos des harmonies délétères.
jean-paul gavard-perret
Paul Valéry, L’idée de dictature, Vignettes de Paul Valéry. Fata Morgana, Fontfroide le Haut, 2022, 48 p. — 7,00 €.