Une nouvelle fois et comme dans son précédent Chair Ville chez le même éditeur, Gabriel Henry aborde des sujets d’actualité voire même des histoires que, écrit-il, “je ne peux pas / je ne veux pas / lire”.
Le monde devient un chaos dont la B.O. est “honteuse” au milieu d’une “pluie d’abeilles / mortes /qui s’écrasent sur les touches les plus graves / d’un piano en sourdine”.
Le recueil constitue une oeuvre qui s’inscrit dans son temps. Elle oscille entre désillusion (surtout) et célébration (un peu).
L’auteur s’y fait chantre — du moins tant qu’il le peut — du monde végétal, animal, de la femme, et de la nuit.
Existent bien des défenses utiles : celle du féminisme entre autres. Et ce, dans une cascade de vers hachés et courts qui accordent une dimension particulière à une forme de romantisme.
L’enfance tente de résister même si le temps passe et qu’il est impossible d’en remonter le courant.
Demeure un appel à un monde nouveau mais que le présent oblitère. Et le poète n’en cache rien. Tout doit aller jusqu’à la constitution de lieux inédits au sein de la déstructuration de ce qui est.
Gabriel Henry s’arrime à l’ambition d’un devenir. Elle passe par une nouvelle dynamique mangée néanmoins par tout ce qui arrive.
jean-paul gavard-perret
Gabriel Henry, Humain juste humain, Atelier de l’agneau, St-Quentin-de-Caplong, 2020, 100 p. — 17,00 €.