Dans ce texte noir mais d’amour, tout semble finir en “rage, luxe et volupté” avec du “pourpre et indigo écrasé” dans cette “Rue des Pyrénées”. S’y révèle pourtant une chute brillante et un jeu dans le jeu.
C’est là sans doute un des plus beaux textes de Cauda : la fiction et la réalité (enfin presque) se rassemblent dans une atmosphère années 50 côté film mais d’aujourd“hui côté réel.
L’auteur une nouvelle fois faire prospérer le vice plus que la vertu sans avoir à descendre dans les égouts de la capitale. Une rue du XXème suffit.
Elle n’est pas plus survoltée que les autres mais en émergent des profondeurs des images d’Epinal du Paris des voyous vendeurs de putes pour le grisbi facile quitte pour leurs dames à sacrifier à des éjaculations faciales. Le sang en gicle..
Les poussières terrestres qu’on nomme non seulement truands mais humains en général oscillent et respirent de concert avec ce Lino plus herculéen que Ventura lui-même mais dont “L’avventura” n’a rien d’antonionesque. Il se veut indomptable, dur des durs. Sans doute a-t-il trop pris sa vie pour un western façon Est terne du côté du père Lachaise où l’on finit moins assis que couché.
Cette histoire courte foisonne d’énergie puissante qui féconde le visible jusqu’au sang.
Quand il bat fort, il arrive que tout s’absorbe en lui. De manière têtue, assidue arrive enfin un but inattendu. La prémonition de l’au-delà du monde se dépose avec fulgurance.
Il en résulte un éblouissement et une incandescence à l’aura inouïe. Chapeau l’artiste.
jean-paul gavard-perret
Jacques Cauda, Rue des Pyrénées, Editions Lamiroy, Wuluwe– Saint-Rambert (Belgique), 2020, 38 p. –4,00 €.
Chapeau l’artiste , mais aussi chapeau chroniqueur !
Merci Jean-Paul !