Jacques Cauda, L’origine des lèvres

Graphie haute logique

Cauda met le paquet. Et pour preuve d’éructer : « Je bande la liberté. L’écriture est une fille qui vous tient par les couilles. Je bande la nuit et je baise au matin. Au réveil. La main droite confon­due à la main sinistre. ».Et il ajoute une couche (dou­teuse) : “J’écris sale ». Mais il fait le ménage – enfin presque – pour se débar­ras­ser des effets esthé­tiques.
L’intelligible mérite mieux. Pas de lacets dans ce lan­gage et il n’abrite pas du tan­gible sen­ti­men­tal. Sa dis­tinc­tion est une recherche ou plu­tôt une pra­tique d’une cer­taine façon quasi manuelle dans ses tra­fics des blondes, tabacs et peintures.

Mais c’est l’éloge de la liberté et la joie d’en jouir. De l’aliénation, Cauda ignore tout. Il court vers la liberté comme le tau­reau à la vache. Car la liberté per­met le corps mais aussi la pein­ture et la musique. (Exit les his­toires fausses des romans fami­liaux). Et elle va au besoin en bonus jusqu’au jazz. Tout pulse et impulse. Et de pré­fé­rer au sucre, le stupre et le vicieux. L’argot y va s’il le faut  “bite dans l’air (même des dames)”.
Cauda se dit « bizarre tendu comme une queue ! ». Et qu’importe s’il marche avec une canne. L’indéfini du lan­gage tourne dans une struc­ture en spi­rale. Et qu’importe chez lui tous les types de mimé­tismes quitte à poser sur une table des pois­sons morts depuis des jours qui empestent. Comme Sou­tine, l’artiste peint dans l’odeur de pourriture.

Mais il a de grandes idées pour cer­taines femmes (depuis tou­jours façon N.D.L.R.). Pas n’importe laquelle d’entre elles. Sa nudité le cap­tive mais il fignole pas seule­ment ses des­sous. Les sen­ti­ments existent. Par­fois du moins, mais “le pal qui pointe sa tête comme une plume de stylo s’enfonce dans le gras”  où le lec­teur s’imagine. Mais pas seule­ment.
Néan­moins,  “géo­lo­giste”,  l’artiste et auteur fait tou­jours bonne figure à ses heures. Et plus tard. A cinq heures, Paris s’éveille. Et pas que.

jean-pauml gavard-perret

Jas­cues Cauda, L’origine des lèvres, Tar­mac édi­tion, mars 2024, 49 p. — 10,00 €.

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Erotisme, Poésie

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