Sonia Elvireanu, Le chant de la mer à l’ombre du héron cendré

Faire scintiller le levant

Avec Le chant de la mer à l’ombre du héron cendré, Sonia Elvireanu tente de réaliser un optimum existentiel sans pour autant faire abstraction de ce qui l’entrave.
La poésie réinvente du désir et un accès possible à une halte à la souffrance que trahissaient les deux précédents livre de l’auteure.

Entre le monde et l’être un nouvel encore s’envisage: « La vigne // attend / les grapilleurs ». La coupure de la phrase en une suite de vers souligne que cet accès n’est pas donnée d’emblée.
Certes, la sensorialité du monde peut encenser des vies qui se sont parfois émiettées. Et la terre comme son habitante peut trembler autrement que sous le signe de le grondement des gouffres.

Ceux qui sont nos disparus demeurent et ils ne faut surtout pas les chasser car ils feraient retour jusque dans l’inconscient qu’ils agitent comme les affres des guerres le secouent et le pressent. Mais la force aussi mystique que charnelle de la poésie suit son cours pour faire scintiller le levant et permettre à la noirceur de reculer.
Le texte  porte ici  un caractère capital, qui est de fixer un cap entre l’individu et l’univers, entre l’amour qu’on doit se porter et celui que l’on porte à l’autre dans un rapport immuable.

Et qu’importe les doutes. La foi en la poésie comme à la vie est à ce prix.
C’est le point où toute philosophie, digne de ce nom, rencontre une forme de mysticisme.

Quelles que soient les trajectoires, le terme des forces est unique et dans cette absolu tout coïncide.

jean-paul gavard-perret

Sonia Elvireanu, Le chant de la mer à l’ombre du héron cendré, L’Harmattan, coll. Accent tonique, Paris, 2020.

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