La femme du Lac et le chant de la langue : entretien avec Anne-Marie Jeanjean (Ainsi chantait Miss Drac’Ula)

Entre­tien avec l’auteure de Ainsi chan­tait Miss Drac’Ula :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
La saveur d’un thé de Chine

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Ils se réa­lisent : je lis (presque) ce que je veux/j’écris avec plume, colle et ciseaux ou tout ins­tru­ment tra­di­tion­nel ou bizarre.

A quoi avez-vous renoncé ?
A… rien… moyen­nant plaies et bosses… struc­tu­rantes avec le temps !

D’où venez-vous ?
D’une famille où jus­tice, culture et liberté devaient sau­ver l’humanité.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
D’avoir frôlé la mort, le goût insa­tiable de la vie.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Mâcher, remâ­cher des vers clas­siques, antiques — ou écou­ter les poètes sonores.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres écri­vains ?
.…!!!??? mon extrême len­teur peut-être, l’écriture étant un pro­ces­sus ; un texte peut “tra­vailler” pen­dant quinze ans avant d’avoir sa forme “juste”, han­di­cap certain !

Com­ment définiriez-vous votre approche du fémi­nin ?
En per­ma­nente découverte/exploration, avec j’espère beau­coup de nuances, en tenant compte de la mul­ti­pli­ci­tés des fac­teurs à tra­vers le temps et la riche diver­sité des cultures.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Un des­sin très som­maire à l’encre : Une sil­houette de femme près d’un lac.

Et votre pre­mière lec­ture ?
J’avais 7–8 ans, alors pre­mière sans doute pas ; mais le texte se rap­por­tant à ce des­sin : une femme folle de douleur.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Le réper­toire baroque, clas­sique, contem­po­rain, ou les musiques tra­di­tion­nelles du monde, notam­ment d’Asie.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Pas UN livre… plu­tôt le CHANT de la langue que je retrouve à tra­vers bien des auteurs.

Quel film vous fait pleu­rer ?
Disons…“My sweet pep­per land”.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Cela dépend… jour joyeux/heures sombres… une femme que je ne connais pas très bien.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A Saint John Perse, oui.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Saint Petersbourg.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Ca change au fil du temps, mais il y a des constantes : Akh­ma­tova — G. Stein — Lou Salomé — Guo Mojuo — Hu Shi — Inès Wick­mann — Alain Robinet — …

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Vingt ans de moins ! Aaahhhh !

Que défendez-vous ?
Les fon­da­men­taux répu­bli­cain, avec la liberté de pen­ser et de s’exprimer.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Sans doute y a t-il quelques élé­ments de réponse dans Via Scavi (1982) et
La Veine Basi­lique
(2001), depuis je n’ai rien trouvé.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
Le pré­sen­tisme décer­velé m’insupporte ; mais sans doute dois-je apprendre le manie­ments des armes que peuvent être humour et légèreté.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Celle au sujet de ma pas­sion pour les arts visuels.

Entre­tien réa­lisé par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 12 juin 2016.

 

 

 

 

 

 

 

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