Nadine Fiévet, Un jour en 1815 (exposition)
Le rouge et le noir
Les oeuvres de Nadine Fiévet deviennent des soldats iconoclastes.
En leurs impressions se distinguent parfois ceux qui sont restés sur le ballast de la boucherie.
Les dessins en acrylique et crayon graphite jouent de l’abstraction tant l’horreur est induite.
Avec, ça et là, juste les incrustations figuratives de détails d’armes, d’uniformes de chapeaux qui rappellent une tragédie à la Shakespeare.
Reste la fureur du cauchemar que les traits acérés pointent là où les armes croisées forment un mikado dont les pièces s’extraient aux forceps avant qu’un général crie enfin « Rideau ». Pour l’heure, tel le Fabrice Del Dongo de Stendhal, nous sommes dans cette bataille où chacun espère s’en tirer sans atteindre à la vie éternelle.
De telles images disent tout : le désir têtu de vivre là où la différence entre vainqueurs et vaincus est nulle. Tous sont les victimes de l’inexorable farce des puissants.
C’est pourquoi les images s’égosillent en une sorte de dissident écho.
jean-paul gavard-perret
Nadine Fiévet, Un jour en 1815, Ferme-du-Mont Saint-Jean, Waterloo, du 17 juin au 29 juillet 2022.