Marielle Macé, Respire
Habiter poétiquement le monde nécessite une urgence. A savoir, « le droit à une vie respirable » menacée chaque jour un peu plus. Toute écriture, toute existence ne peut s’en passer.
Plus que jamais, il nous faut de l’air et des espaces que Marielle Macé nomme « paysages ». Elle fait appel à eux en contrevenant aux idées de négations pour cette seule « sur-vivance ».
Appelant à sa recousse Michaux, Bonnefoy, Zanzotto et bien d’autres, elle cherche à redonner souffle au souffle. Si bien que cet essai devient une injonction face à ce qui tue le corps avant même l’âme.
En solidarité avec le monde et ses habitants, l’auteure se fait à sa manière « politique » pour lutter contre l’étouffement et entretenir l’espoir face à ce qui nous intoxique – et ce, depuis notre enfance et ses premières altérations car elles ne datent pas d’aujourd’hui.
Néanmoins, tout reste ici, encore tant que c’est possible, ouverture.
jean-paul gavard-perret
Marielle Macé, Respire, Editions Verdier, août 2023, 128 p. – 8, 50 €.
