Armes au nid du soir (Léthé des passions – 7)
Ras beau de la tendre quinquagénaire. Rab progressivement ôté question frou-frou. Elle toute en bon thé et lui plus soupe au lait mais plein de soif dont le récit rameute la substantifique moelle et les suaves sueurs. Mamelles bientôt s’élanceront sortant de leurs nacelles, toutes voiles et balises levées.
Impensables occasions et numéros idem d’une héroïne jusque-là de tresses et détresses enchâssées. Frotti-frotta, ventre dehors. Cela se touille, se culbute, se réverse en apartheid organique où les corps se mêlent avec néanmoins l’air raisonnable dans le dégradé des matières.
Chairs des fruits mûrs, pulpes des histoires du passé se répondent avec oubli du clap de fin. Parmi les stries du lit, la danse des mailles de lumière. Roulis, clapots hésitent un peu face à la cadence imposée au moment où l’œil n’épouse plus la distance mais voit de près.
Mains naviguent du front au flot et draguent la surface de la peau, hésitent d’abord à dériver plus loin, puis refusent de renoncer en dépit d’un « à quoi bon? » premier avant de se jeter à la renverse. Une fois défaits avec brio, certains lacets, corps s’échappent (le sien, elle avait pourtant dit encore qu’on ne l’y reprendrait pas).
Linges abandonnés en de tels cinq à sept, aucun passe son tour en feutrant l’entourage. Chacun ôté d’un poids retrouve la raison d’être en un rituel lent. S’invente après les vêpres, la plus belle des messes.
Des fulgurances traversent et sacrent la vie. Elle s’étonnerait que le corps tarde à les saisir.
jean-paul gavard-perret
Acrylique d’Alison Bignon
