Aldo Runfola l’infatigable : entretien avec l’artiste italien

Aldo Runfola l’infatigable : entretien avec l’artiste italien

Aldo Runfola est né à Palerme en 1950 mais il a vécu longtemps entre Londres, Milan, New York, Berlin où il vit actuellement. Il demeure une présence emblématique, silencieuse et presque clandestine dans le paysage artistique contemporain. Il alterne diverses disciplines dont la vidéo, entre narration et réflexion. Radical et singulier, il est un des iconoclaste qui ne cessent de méditer sur leurs expériences plastiques. Il reste à la recherche d’un désir de sauver autant le monde que l’art. L’entreprise est donc démesurée mais, pour y parvenir, Runfola multiplie les tensions et ne cesse d’analyser le langage visuel de ses propositions jusqu’à produire une théorie sur le sens du réel.

 Entretien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ? 
L’envie (Il desiderio)

Que sont devenus vos rêves d’enfants ?
Ils sont l’ombre à travers laquelle je mesure mes pas (Sono l’ombra su cui misuro i miei passi)

A quoi avec-vous renoncé ?
A rien (Nulla)

D’où venez-vous ?
De très loin (Da molto lontano)

A quoi avez-vous dû  renoncer ?
A rien de ce que je pouvais renoncer (Niente cui non potessi rinunciare)

Qu’est-ce qui vous distingue des autres artiste ? 
La seule chose qui pourrait me distinguer des autres artistes serait le fait de ne pas aimer les autres artistes : rien d’autre me distinguerait. Se prendre pour l’unique artiste et ne pas aimer les autres est absurde (Se non sono l’unico a non amare gli artisti, nulla : volevo dire che la sola cosa che potrebbe distinguermi dagli altri artisti sarebbe il fatto di non amare gli artisti ; nient’altro mi distinguerebbe).

Quand et comment travaillez-vous ?
Je travaille plus ou moins tout le temps et j’ai besoin d’un certain espace pour le faire (Lavoro più o meno sempre, poi ho bisogno di uno spazio per fare)

Quelle musique écoute-vous en travaillant ?
Tout et rien (Di tutto oppure niente)

Quels livres aimez vous relire ?
Il y en a pas (non cè)

Quels travaux vous ennuient ?
Aucun en particulier, la routine est ennuyeuse (Nessuno in particolare, è noiosa la routine).

Quels sont les artistes dont vous vous sentez le plus proche ?
Je ne sais pas (Non sapre).

Quelle cadeau aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Le dernier fut un circuit automobile électrique, un cadeau que j’avais toujours désiré (L’ultimo è stato una pista di automobiline elettrica, il regalo che ho sempre desiderato)

Que défendez-vous ?
La possibilité d’être irresponsable (La possibilità di essere irresponsabile).

Que pensez-vous de la phrase de Lacan : « L’amour c’est donné quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas? »
La première partie de la phrase est toujours vraie, pas la seconde (La prima parte è vera sempre, la seconda no).

Et celle de Woody Allen « La réponse est oui mais qu’elle était la question ? »
L’humour  est paradoxal (La comicità è paradossale)

Entretien, traduction et présentation réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 27 janvier 2107.

 

 

 

 

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