Dans cette fiction, trois protagonistes voyagent : Giorgio Vasta l’écrivain, son éditrice Giovanna Silva, et le photographe Ramak Fazel dans le rôle du chauffeur. Se développe une virée de 8000 km de l’Arizona à la Louisiane au sein de lieux abandonnés dans l’harmonie du désastre fait d’épaves de voitures ou d’avions, de villes fantômes, de ciels vides et sinistrement bleus.
Ces décors archiconnus pour les amateurs de films américains (de Paris, Texas à Bagdad Café) se transforment en un désert des déserts. Le néant trouve là son zénith à partir d’un rêve de l’auteur incapable de savoir de quoi est fait ce préjudice.
Le livre cherche à le déchiffrer dans cette traversée de l’espace américain qui fourmille d’occasions ratées que le trio subit tant que faire se peut là où le vrai et le faux sont mis sur le même plan avant que l’énigme soit dans l’ultime partie (“Tentative de comprendre ce qui m’a été réellement volé en rêve”).
Mais le mal aura été fait et pour le lecteur la solution restera une hypothèse vague là où est atteint, dans ce qui se veut le plus forain des voyages, l’expérience absolue d’un anti-exotisme qui n’est pas seulement de façade.
jean-paul gavard-perret