Jean-Pierre Maurin, Photographies

Jean-Pierre Maurin, Photographies

Les années folles

Si le corps féminin ne prend part qu’au déséquilibre, Jean-Pierre Maurin accorde par sa façon de le saisir une belle harmonie. Si bien que ses photos les plus anciennes gardent un charme vintage mais qui pourtant n’a rien de suranné.
Les formes s’envolent sous feulements qu’indiquent le jeu des courbes et certaines ellipses puisque tout du corps n’est pas forcément offert et reste en conséquence caché. Chacune des prises ouvre un port de reine et lâche les chiens. Les corps font leur coup du charme même si seul un talon haut les remplace.

Remontent des orées de stars le plus souvent anonymes mais qui, sous le regard du photographe, deviennent touts hollywoodiennes. Chacun est icône. Et qu’importe ceux qui parlent dans leur dos : lorsqu’elles se retournent, ce sont des Barbie de chair ou de cellulose. Et le photographe se fait Ken pour elles (une surtout).
Le corps en représentation devient le sujet sublimé moins de la tentation que de la reconnaissance. C’est pourquoi de telles égéries sont des appels avant d’être des pièges à fantasmes. La vie est embrasée avec jubilation là où l’impudeur ne se loge souvent que dans les drapés, les maquillages, des ustensiles et vêtements plus ou moins légers et le jeu des couleurs.

Les érotisées pervertissent la perversion et sortent la visualisation d’une pornographie de pacotille. La sensualité de Maurin est autrement puissante. Elle exhibe le leurre du leurre pour un vérité là où chaque modèle joue de ce qu’il montre – ce qui est le plus sublime des tours .Pour le jeu du désir qui n’est pas forcément de dupes là où remontent des orées, pointenT les alertes qui font disjoncter la pensée

Au besoin, de telles élues proches et lointaines (puisqu’elles appartiennent aux années 80 et 90) font oublier le haut en offrant le bas – mais l’inverse est tout autant possible.. Chaque femme devient sourcière. L’érotisme flotte mais reste en suspens. Les silhouettes demeurent atmosphériques et c’est ainsi que le photographe leur accorde une interprétation. La chair reste insolente, mais juste ce qu’il faut : jamais en totalité. Et si les femmes sont heureuses de leur sexe, le regardeur n’en saura sinon rien, du moins peu.

L’homme (le mâle) devient plus complice que voyeur en de telles monstrations. La femme semble le convaincre de se laisser aller à une retenue plus qu’à une dérive. Pas question Et si le corps de la femme travaille le regard et l’émotion sensorielle, nul franchissement de frontière n’est possible. Restent pour miroirs ceux que le photographe propose au sein de potentiels brasiers.

jean-paul gavard-perret

Jean-Pierre Maurin, Photographies, www.facebook.com/jp.maurin.3

Laisser un commentaire