Paloma Hermine Hidalgo, Rien, le ciel peut-être

Cielle et soleille

Ce livre est celui de la déesse qui se dit putain et que la grande pou­pée adore et à laquelle, se déchaus­sant, elle donne son pied. Luxe et volupté fémi­nines sont de mise.
Dans cet inceste mère-fille qui se sous­trait à tout aspect immo­ral, l’une et l’autre femmes cultivent une “joie ban­dée vers le haut”. Elles nagent en duo dans le bleu sans rece­voir de l’autre “ni le sel ni les embruns. Juste, au creux des mains : pois­sons de roche, entre chair et pierre, our­sins, caprelles, hippocampes”.

Tout devient suc­cion entre des lèvres las­cives . Elles se mêlent, se croquent au besoin. Et la vie renaît dès que de tels soins se renou­vellent. Les pou­pées ne sont donc pas de cire et la poé­tesse l’exprime dans une  écri­ture qui elle-même s’offre comme un aban­don.
Tout est bou­le­ver­sant et s’intensifie là où les femmes se mangent crues en inci­sant leur silence de leurs sou­pirs. La mère y reste aube et cré­pus­cule, “cré­pi­tant de l’onagre, du sang réver­béré aux fibres des ten­dresses”. Dans ce qui tient d’un rapt, et d’une une féerie.

jean-paul gavard-perret

Paloma Her­mine Hidalgo, Rien, le ciel peut-être, Edi­tions sans escale, 2023, 78 p.

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Filed under Erotisme, Poésie

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