Céline Walter, Duende

Un mur­mure d’eau lumière

Comme l’écrit sans son “avant-propos” Serge Pey, ce long poème aux paroles inver­sées devient “presque sans méta­phore parce que nous la deve­nons en le lisant” . Il crée  ouver­tures et abîmes au nom de l’amour qui mul­ti­plie le corps de diverses manières.

Né dans la soli­tude, un tel cor­pus est un appel au pul­lu­le­ment, aux lucarnes ouvertes dans le réel. Chaque mot est déposé comme à tout hasard pour deve­nir récep­tacle de ce qui ne tue pas mais secoue.
La fée (et pas seule­ment des songes) offre à l’aimé comme au lec­teur sa clé. Il s’agit encore et tou­jours de prendre la vie par sur­prise au-delà des angoisses et des peurs là où les mots jaillissent du corps comme en accéléré.

Passa­gère de sa propre pluie, Céline Wal­ter, en charge de sa parole et de sa voix, dévide un fil, flotte sur la ligne de démar­ca­tion entre son et mutité. D’une sorte de lai­tance naît en piqure de mousse et ner­vures un mur­mure d’eau lumière : elle court sue la peau et déborde le ciel.

jean-paul gavard-perret

Céline Wal­ter, Duende, Tar­mac édi­tions, Nancy, 2023, 52 p.- 19,00 €.

1 Comment

Filed under Poésie

One Response to Céline Walter, Duende

  1. Villeneuve

    Cri­tique aussi sédui­sante que la poé­sie de Céline Walter .

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