Anna Maria Celli, Ma main au feu

Main­te­nances

Tout com­mence ici avec Adam. Preuve que si le pre­mier homme avait comme père Dieu, sa mère fut pro­pice à l’inceste le plus libi­di­neux.
Le fis­ton dîne avec elle cachant d’abord l’indécence des vaga­bon­dages éro­tiques qu’elle lui ins­pire avant que tout devienne plus concret dès qu’il dis­tingue sa culotte sous ses longues jupes de fla­nelle grise.

Mais elle n’est pas la seule à créer des déman­geai­sons dont seule la main a rai­son. Anna Maria Celli fait suc­cé­der divers types d’amants poten­tiels prêts à tout. Qu’importe si sous leur par­fum, «Ely­sée», cer­taines égé­ries sentent le vieux, le moisi.
D’autant que c’est sou­vent dans les vieux pots que se mitonnent les meilleures confi­tures même si les héros (fati­gués ou ona­nistes) font tout — sauf le néces­saire — pour s’en débarrasser

Le train est pro­pice tout autant au liber­ti­nage. Et les per­son­nages le cas échéant ne s’en privent pas. Et il n’est pas jusqu’au galo­pin aban­donné tel un Petit Pou­cet dans un bois de pous­ser ses inves­ti­ga­tions voire son exas­pé­ra­tion jusqu’à un point où la petite mort est rem­pla­cée par la grande.
Mais les fan­tasmes ne s’arrêtent pas là, tra­ver­sant les conti­nents cer­tains incon­ti­nents s’abandonnent soit à la for­ni­ca­tion, soit faute de pré­sence ou par besoin de soli­tude à un stupre plus masturbatoire.

Mais c’est bien, Anna Maria Celli qui n’y va pas de main morte. Et celle-ci — mais bien bien vivante — garde sou­vent le der­nier mot contre les maux et pour le plai­sir dans ces his­toires d’ultimes outrages. On croit y recon­naître par­fois des clones de l’illustrateur (et direc­teur de col­lec­tion) du livre — sous le nom de Jack entre autres. On se trompe peut-être. Sans doute même…
Mais si l’es héroïnes comme leur auteure ne recherchent pas for­cé­ment les situa­tions sca­breuses, elles ne veulent pas pas­ser à ses yeux pour une petite pro­vin­ciale coin­cée. Au lec­teur de lire et voir ce qui peut se passer.

jean-paul gavard-perret

Anna Maria Celli, Ma main au feu, illus­tra­tions de Jacques Cauda, Edi­tions Douro, Paris, 2023, 106 p. — 18,00 €.

1 Comment

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One Response to Anna Maria Celli, Ma main au feu

  1. Bret Bruno

    Quelle écri­ture !
    Cise­lée et dynamique !

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