La trajectoire douloureuse de Gérard de Nerval se dévoile dans une écriture incarnée.
Et Dominique Pagnier révèle ici les secrets de construction de ses plus grandes œuvres à partir de la machine à images, rêves et visions que fut l’univers théâtral de son époque.
Surgit une conception du monde partagée en deux pans ou lieux : le Valois de l’enfance retrouvée et une Allemagne héritière de la dramaturgie baroque.
La vie y est un songe où tout s’ordonne en coulisses : les architectures poétiques, religieuses et théâtrales se confondent.
Dès lors, ce qui fut pris pour des aberrations — chromatiques ou autres — sont tout sauf des défauts. Victime de ses illusions, le poète ne voit pas flou pour autant et y distingue la légende de l’humanité dans son empire inventé.
Un tel “diorama” est lui-même poétique et son formalisme l’est tout autant : la palinodie y fait le jeu du discours. L’inspiration du mouvement de Nerval révoque tout discours établi.
S’y découvrent des poèmes qu’on prit pour provisoires et un théâtre du monde où l’ange écorché cache ses fêlures
jean-paul gavard-perret
Dominique Pagnier, Diorama Nerval, Illustrations de Denis Pouppeville, Fata Morgana, Fontfroide le Haut, septembre 2022, 120 p. — 20,00 €.