Michelle Labbé, Rose Fuchsia

De la mémoire à l’anticipation

Michelle Labbé sait remon­ter une his­toire mais aussi en faire géné­rer bien des consé­quences.
Le tout dans une écri­ture ana­ly­tique pré­cise et dense d’une par­faite clarté.

En témoigne la fuite de son héroïne qui doit d’abord res­sai­sir ses sou­ve­nirs pour com­prendre ce qui lui est arrivé et peut-être ce qui arri­vera à une des­ti­née col­lec­tive.
Le tout dans cette prise en mains d’un pré­sent qui n’a rien d’intemporel tant il est actif.

S’en suit à tra­vers divers types de dérive une his­toire d’île — est-ce l’île d’Elle, à savoir Rose ou sa nar­ra­trice ? — où se joue des ques­tions de déni, de sur­vie et d’énergie dans l’espoir d’une uto­pie cares­sée à force de cher­cher à atteindre le réel sans jamais le far­der et pour qu’il s’entrouvre un peu.

jean-paul gavard-perret

Michelle Labbé, Rose Fuch­sia, L’Harmattan, Paris, 2022, 278 p. — 22,50 €.

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