Pièces d’échos
A côté des grands formats de paysages dans l’atelier de l’artiste et au sein de ses oeuvres en cours, Liron laisse traîner sur son bureau esquisses, recherches, dessins, gouaches sur papier.
L’auteur y travaille et ces marginalia souvent reprises et corrigées ont droit enfin à leur exposition.
Il y a là ce que l’artiste nomme les “Archives du Désastre”, commencés en 2015, dans les vertiges des attentats de Paris et des destructions de Palmyre.
Il existe aussi des travaux sur papier oscillant entre figuration et gestuelle libre, un jeu sur les rapports de masse et le montage à partir de l’œuvre sculptée d’Antony Caro. Sont rassemblées aussi des “Peintures confinées” réalisées sur des emballages alimentaires. Elles constituent un décompte des jours, “un journal malicieux offrant de multiples façons de jouer sur le fond et la forme.” écrit l’artiste.
Se retrouvent aussi des estampes — taille douce, linogravure (dont la série “Les Pinèdes”), lithographie, encres noires de la série des “Images inquiètes” — pour explorer “un autre rapport au trait et à la couleur dictés par les spécificités des techniques d’impression.“
Liron propose ainsi ces “à côté” mais qui, de fait, ne le sont pas. Il s’agit plutôt de pièces d’échos, d’explorations diverses qui complètent les grandes oeuvres du créateur.
jean-paul gavard-perret
Jérémy Liron, Marginalia –Travaux sur papier, Galerie Isabelle Gounod, Paris, du 2 au 18 juin 2022.