Nathalie Azoulai, La Fille parfaite

Hors ver­nis et au-delà de l’effacement

La fille par­faite est un roman d’amitié, entre Rachel, la nar­ra­trice et Adèle, dont on apprend, dès le début du roman, qu’elle vient de mettre fin à ses jours par pen­dai­son. Au tra­vers de ce duo, se des­sine la confron­ta­tion entre deux uni­vers.
La nar­ra­trice revient sur les étapes et les péri­pé­ties de son his­toire avec son alter ego en butant sans cesse sur ce qui l’a fon­dée : un ser­ment tacite dès le lycée, un deal crucial.

“Au pays du Savoir”, Adèle pren­dra les Sciences et Rachel les Lettres. Ont-elles eu pour ambi­tion de cou­vrir tout avec un tel spectre ?
De fait et dans la vie, c’est plus com­pli­qué que cela.

Natha­lie Azou­lai détaille la manière avec laquelle deux femmes sur­vivent dans une construc­tion fra­gile, hors ver­nis et au-delà de l’effacement. Une d’elles a donc dis­paru mais pour­tant elle est là.
Comme son double, est pré­sente sans y être.

Tout reste ouvert, fermé, pudique, impu­dique.
Dans ses sou­bre­sauts, sa ber­ceuse, ses dés­équi­libres, la fic­tion de Natha­lie Azou­lai est le beau signe d’une atti­tude men­tale que tour­mente jusqu’à l’obsession la matière roma­nesque dont se devinent des racines premières.

jean-paul gavard-perret

Natha­lie Azou­lai, La Fille par­faite, P.O.L édi­teur, Paris, 2022, 320 p. — 20,00 €.

Leave a Comment

Filed under Romans

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>