“Lorsque l’enfant paraît” est un véritable thème littéraire illustré par de nombreux auteurs (Hugo, Valéry par exemple). Il n’est pas sans risque.
Tout auteur peut facilement bétifier en fondant dans une adoration au demeurant tout à fait justifiée.
Clément Bertrand, pour honorer son fils Lilian, lui fait le cadeau d’un livre dans lequel beaucoup se reconnaîtront. Rien de mièvre en de telles chansons bien douces où les pépites ne manquent pas.
Tout devient liberté, beauté et amour.
Celui qui jusque là pouvait se sentir seul comme un son de flûte montre le “baragouin des possibles” enfantin dans une musique rythmée qui évoque ces jours formidables. Cela implique quelques concessions : pour le père et afin de ne pas intoxiquer sa merveille, il s’agit d’aller fumer “au bureau” quitte à s’y geler un peu les doigts.
Mais ce n’est rien pour celui qui désormais se forge une doctrine suprême : “être pour que tu aies, avoir pour que tu sois”.
Le tout en une suite de dérives drôles et tendres.
jean-paul gavard-perret
Clément Bertrand, Peau à peau, éditions Itinéraires, coll. Sable de Lune, 2021.
Un bel objet en plus d’être un recueil d’amour