Pénétrer au vif de la mémoire
De plus en plus, et par effet de surface de ses photographies, Frédérique Longrée s’enfonce dans les labyrinthes de l’être pour leur donner corps. Existe tout un travail de métamorphose et de jaillissement.
L’angoisse y rode. La femme y reste marquée par différents stigmates que l’artiste scénarise.
Chacune veut s’arracher à elle-même. Mais restent les symptômes d’un travail du temps propices à certains accablements.
Toutefoisn Frédérique Longrée atteste de la part inaliénable des ressources intérieures. Elle y émet la force de surmonter la douleur vers le sens d’un accomplissement.
L’artiste fait pénétrer au vif de la mémoire, là où résiste un soleil dans les ténèbres. C’est une manière de montrer les amarres qui retiennent pour espérer qu’elles soient remplacées par celle de prophéties qui permettent d’échapper aux lieux où des chiens aboient.
Refusant d’exister à temps partiel, de telles femmes luttent là où les épines mais aussi les volutes de la création peuvent leur permettre une certaine ascension.
Peut poindre un soupçon d’éternité d’une peau où pourrait se tatouer encore une fièvre de jeunesse et d’outrance qui n’amputerait plus les femmes de leur odyssée.
jean-paul gavard-perret
Frédérique Longrée, Photomontages, Librairie L’Esperluète, Chartres, du 4 au 29 septembres 2021.