Théo Crassas, L’apothéose du yoga tantrique

Au bal­let de la Sylphide

Théo Cras­sas se fait ici Adam pour Eve. Et pas n’importe lequel. La pomme est cro­quée.  Et ce, de toute sa sève poé­tique — mais pas seule­ment.
Voici le  poète prêt à s’affronter dans la lutte avec l’amante pour “notre mise à mort mutuelle / sui­vie de notre résurrection”.

Atten­tif à sa par­te­naire et ardent ser­vi­teur il se veut pra­ti­quant de la “copu­la­tion sacrée / som­met du Tantra-Yoga”. Mais un tel cou­ron­ne­ment mys­tique n’oublie pas l’enivrement des sens. Et c’est peu dire…
Le pubis, quoique (ou parce que) enchanté, fait de l’alchimiste et ath­lète du verbe le sei­gneur de l’anneau par où l’incarnation passe. Cras­sas a beau mythi­fier  cette tra­ver­sée, le plai­sir reste le grand prêtre.

Certes, le poète lui-même se veut offi­ciant d’un rite qui unit toutes les phi­lo­so­phies et reli­gions. Il n’empêche qu’à “cali­ner la nature” le corps garde ses rai­sons que le spi­ri­tuel tente d’entériner.
Demeure pre­mier un typhon dans la chair en cette trans­mis­sion d’un savoir où l’occultisme reste la par­tie congrue de l’émoi phy­sique. Et c’est très bien ainsi.

jean-paul gavard-perret

Théo Cras­sas, L’apothéose du yoga tan­trique, Encres Vives édi­tions, coll. Encres Blanches, Colo­miers, 2020, 16 p. — 6,10 €.

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Filed under Erotisme, Poésie

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