Qui n’est pas poursuivi par les fantômes que cachent un herbier ? Il retient le temps dont il a bu l’humidité. En lui louvoie pourtant une forme de volupté.
Et Laurence Courto rebondit sur des fleurs et plantes nées de la terre mais aussi d’un ouvrage ancien pour en multiplier les vibrations et échos.
La plasticienne les arrache à elles-mêmes. Ses injections de formes et de couleurs recréent l’élan vital dans ce refuge livresque qu’elle vient ouvrir, dépecer et hanter.
Le temps n’en finit pas de s’y réincarner.
La peinture devient le levier de l’Imaginaire en des “ champs ” (à tous les sens du terme) dans la recherche d’ancrages pas forcément muséables. La peinture n’est donc plus le refuge de l’intimité de la nature ou son simple miroir.
Elle n’est plus enveloppante, rassurante, ni enroulement sur elle-même et fermeture.
Laurence Courto place celle et celui qui regardent dans divers axes d’interférences. Il ne s’agit pas forcément d’’immobiliser ce qui fut mais de lui donner une “ constance vitale ”.
L’artiste devient une utopiste face aux passé des plantes. Son oeuvre se transforme en interstice et contrepoint. Elle est agent de spéculations nouvelles donnant du sens jusqu’aux montages et montrages d’un naturaliste du XIXème siècle.
jean-paul gavard-perret
Laurence Courto, exposition, Galerie Chappaz, Trévignin, du 12 septembre au 12 octobre 2020.