Maria-Teresa Bellotti, Salina –Sicile

Rouvrir les che­mins du réel

Maria-Teresa Bel­lotti crée par ses pho­to­gra­phies nim­bées d’un «manie­rismo cri­tico» le manie­ment du pay­sage pro­mis à tous les pos­sibles, non sans ambi­guïté.
Pas le moindre didac­tisme pour autant. Loin de la moder­ni­sa­tion, elle s’intéresse à ce qui per­turbe l’ordre pris de revers mais subrep­ti­ce­ment en des mises en scènes sou­vent iro­niques et drôles.

Jouant sur le solen­nel comme sur l’humour, la réa­lité est sou­dain tra­ves­tie par la pré­sence de “fan­tômes” néan­moins bien vivants. Une grâce res­ser­rée et habile crée par­fois dans l’ordre, par­fois dans le bric-à-brac, des exal­ta­tions inat­ten­dues, aussi magné­tiques que bur­lesques.
Un chat peut deve­nir sta­tue mobile. Cela per­met de se déga­ger de l’implacable fixité du regard de Méduse que cha­cun porte en lui.

Maria-Teresa rouvrent ainsi les che­mins du réel. Manière de répondre par les chats et bien d’autres ani­maux à l’injonction de Pline l’ancien : « Tous les ani­maux com­mencent à mar­cher du pied gauche. Les autres comme ils en ont envie ».

jean-paul gavard-perret

Maria-Teresa Bel­lotti, Salina –Sicile.

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