Arthur Conan Doyle, Les Aventures de Sherlock Holmes — Tome I

Retrou­vez les pre­mières aven­tures de Sher­lock Holmes dans cette nou­velle tra­duc­tion d’Eric Wittersheim.

Les aven­tures du plus célèbre des loca­taires du 221 B Baker Street à Londres sortent en inté­grale et en trois volumes aux édi­tions Omni­bus depuis juillet 2006. L’édition bilingue avec, pour la par­tie fran­çaise, une nou­velle tra­duc­tion d’Eric Wit­ter­sheim, trou­vera son abou­tis­se­ment durant le pre­mier tri­mestre 2007. L’œuvre hol­mé­sienne de sir Arthur Conan Doyle, méde­cin de for­ma­tion, qui offi­cia dans les colo­nies et sur mer, a déjà eu de nom­breuses inté­grales ou ten­ta­tives d’intégrales. Son héros, Sher­lock Holmes et son fidèle nar­ra­teur, le doc­teur Wat­son, sont à l’origine d’un des plus grands engoue­ments popu­laires pour du roman-feuilleton et du roman qui peut être com­paré à celui qu’a trouvé Eugène Sue avec ses Mys­tères de Paris. Il a à tel point vam­pi­risé son auteur, que ce der­nier à tenté de mettre fin à sa vie, en com­pa­gnie de son éter­nel ennemi, le pro­fes­seur Moriarty. Il sera obligé de le ressusciter !

Ce pre­mier volume de l’intégrale qui suit la chro­no­lo­gie de l’œuvre com­mence donc avec le pre­mier roman, paru en 1887, inti­tulé Une étude en rouge (A Study in Scar­let). Outre Sher­lock Holmes et son vio­lon, Arthur Conan Doyle pose ses pre­miers per­son­nages que l’on retrou­vera par la suite. À savoir, évi­dem­ment, le doc­teur Wat­son qui sera un temps le colo­ca­taire du grand et sec détec­tive, les ins­pec­teurs de Scot­land Yard Les­trade et Greg­son ainsi que le jeune Wig­gins, un gar­ne­ment irré­duc­tible issu des bas-fonds et qui, avec son équipe, est l’œil et l’oreille de Sher­lock dans Londres. Beau­coup de thèmes simples et récur­rents par­sèment les romans et nou­velles de Conan Doyle. Ici, la ven­geance est au centre d’un imbro­glio qui nous fait décou­vrir le pays des mor­mons et des règles édic­tées et cri­mi­nelles. Ven­geance que l’on retrou­vera éga­le­ment dès son second roman, Le Signe des quatre (The Sign of Four), qui nous emmène en Inde en pleine révolte Sikh. Roman qui amène la future Mme Wat­son, Mlle Mors­ton, héroïne mal­gré elle de cette tra­gé­die, ainsi qu’un autre ins­pec­teur de Scot­land Yard, Athel­ney Jones qui recon­naît cer­taines capa­ci­tés au grand détec­tive, lequel se révèle cocaï­no­mane et opio­mane lorsqu’il se retrouve inactif.

Suivent ensuite de nom­breuses nou­velles qui sont autant de petites énigmes simples une fois qu’on les ana­lyse rigou­reu­se­ment selon l’adage de Holmes : quand vous avez écarté l’impossible, la solu­tion qui sub­siste, aussi invrai­sem­blable qu’elle paraisse, doit repré­sen­ter la vérité. Les rai­sons du pour­quoi d’un meurtre ou d’une enquête ne sont pas si nom­breuses et tiennent dans l’étude de l’âme. Deux recueils de nou­velles pré­sentent quinze récits parus prin­ci­pa­le­ment dans le “Strand Maga­zine”. Le pre­mier, Les Aven­tures de Sher­lock Holmes (The Adven­tures of Sher­lock Holmes) reprend douze nou­velles, le second, Les Mémoires de Sher­lock Holmes (The Memoirs of Sher­lock Holmes) est ici entamé avec quatre nou­velles. Le chan­tage tient la pri­meur et on le retrouve dans Un scan­dale en bohême (A Scan­dal in Bohe­mia), avec la ren­contre de la seule femme qui trou­vera cré­dit aux yeux de Holmes et qui lui damera le pion, et Le Mys­tère de la val­lée de Bos­combes (The Bos­combes Val­ley Mys­tery), qui est la pre­mière des enquêtes nar­rées de Holmes en pro­vince. L’art du dégui­se­ment du détec­tive à la loupe se retrouve aussi au cœur d’intrigues par­ti­cu­liè­re­ment machia­vé­liques dans les nou­velles Une affaire d’identité (A Case of Iden­tity), L’Homme à la lèvre tor­due (The Man With the Twis­ted Lip) et Les Hêtres-Dorés (The Cop­per Beeches). Sosies et cari­ca­tures se mélangent dans des récits dis­til­lés sobre­ment mais brillam­ment. Et bien d’autres sujets parmi les­quels : un vol (L’Escarboucle bleue / The Blue Car­buncle), un cam­brio­lage (La Ligue des rou­quins / The Red-Headed League), une conspi­ra­tion (Les Cinq pépins d’orange / The Five Orange Pips), un meurtre (La Bande tache­tée / The Spe­ckle Band), un tra­fic de fausse mon­naie (Le Pouce de l’ingénieur / The Engineer’s Thumb) et un mort qui réap­pa­rait (L’Aristocrate céli­ba­taire / The Noble Bache­lor). Autant de thèmes agré­men­tés à la sauce Conan Doyle qui per­met au détec­tive de faire éta­lage de sa logique impla­cable sous l’œil amusé et admi­ra­tif du doc­teur Watson.

Ceux qui lisent l’anglais dans le texte se réga­le­ront évi­dem­ment des pages de gauche de l’ouvrage. Ils pour­ront, en cas d’incompréhension, jeter un petit œil sur la page de droite, un peu comme un joueur de mots flé­chés zyeute sur les solu­tions. Les intrigues et le style de Conan Doyle, qui tira essence des écrits d’Edgar Allan Poe et d’Émile Gabo­riau, ainsi que de l’expérience du doc­teur Joseph Bell, chi­rur­gien de son état aux déduc­tions éton­nantes sur ses patients, ne perdent rien de leur moder­nisme. La magie hol­mé­sienne opère dès la pre­mière phrase. Le tra­vail d’Eric Wit­ter­sheim se doit d’être signalé. La tâche est ardue, le risque est grand. Moder­ni­ser une tra­duc­tion est devenu aujourd’hui essen­tiel. On l’a déjà vu avec Dos­toïevski et Andreï Mar­ko­wicz, il ne faut pas hési­ter à revi­si­ter les textes. Les illus­tra­tions ori­gi­nales de Sid­ney Paget (1844–1908) que l’on peut décou­vrir par­se­mées dans Les Aven­tures de Sher­lock Holmes et Les Mémoires de Sher­lock Holmes sont tirées des pre­mières édi­tions des nou­velles parues dans le “Strand Maga­zine”, incon­tour­nable revue lit­té­raire qui com­manda dans le même temps Le Por­trait de Dorian Gray, d’Oscar Wilde. Heu­reux lec­teurs d’alors.


SOMMAIRE DU TOME I 

Une étude en rouge — A Study in Scar­let (novembre 1887)
Le Signe des quatre — The Sign of Four (février 1890)

Les Aven­tures de Sher­lock Holmes — The Adven­tures of Sher­lock Holmes :
Un scan­dale en Bohême — A Scan­dal in Bohe­mia (juillet 1891)
La Ligue des rou­quins — The Read-Headed League (août 1891)
Une affaire d’identité — A Case of Iden­tity (sep­tembre 1891)
Le Mys­tère de la forêt de Bos­combe — The Bos­combe Val­ley Mys­tery (octobre 1891)
Les Cinq pépins d’orange — The Five Orange Pips (novembre 1891)
L’Homme à la lèvre tor­due — The Man with the Twis­ted Lip (décembre 1891)
L’Escarboucle bleue — The Blue Car­buncle (jan­vier 1892)
La Bande tache­tée — The Spe­ck­led Band (février 1892)
Le Pouce de l’ingénieur — The Engineer’s Thumb (mars 1892)
L’Aristocrate céli­ba­taire — The Noble Bache­lor (avril 1892)
Le Dia­dème de béryls — The Beryl Coro­net (mai 1892)
Les Hêtres-Dorés — The Cop­per Beeches (juin 1892)

Les Mémoires de Sher­lock Holmes (I) — The Memoirs of Sher­lock Holmes (I)  :
Flamme d’Argent — Sil­ver Blaze (décembre 1892)
Le Visage jaune — The Yel­low Face (février 1893)
L’Employé de l’agent de change — The Stockbroker’s Clerk (mars 1893)
Le “Gloria-Scott” — The “Gloria-Scott” (avril 1893)

julien védrenne

   
 

Arthur Conan Doyle, Les Aven­tures de Sher­lock Holmes — Tome I (édi­tion bilingue, trad. d’Eric Wit­ter­sheim, ill. ori­gi­nales de Sid­ney Paget), Presses de la cité coll. “Omni­bus”, juillet 2006, 1098 p. — 23,50 €.

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