Supermamy, Paris, pas pris

Super­mamy est un nou­veau détec­tive récur­rent, hybride de Miss Marple et de Tatie Danielle et qui sévit à Paris dans ce pre­mier volume.

Super­mamy coule une pai­sible retraite depuis la mort de son regretté Alain, sim­ple­ment agré­men­tée de thés au Luté­tia en com­pa­gnie de sa meilleure amie, Pou­pette. Super­mamy a une fille, Sophie et deux petits enfants, dont Tho­mas, son pré­féré, parce que excen­trique et homo­sexuel. Super­mamy prend le 63. Et elle y ren­contre Yorg Gera­meck. Sur­tout son por­te­feuille. Quand elle se rend chez lui pour le lui rendre, elle ne découvre que son cadavre. Super­mamy a la tête sur les épaules et sait gar­der son sang-froid. Mais son hon­nê­teté est toute rela­tive. Avant de quit­ter l’appartement de Gera­meck et de pré­ve­nir la police, elle emprunte ce qu’elle croit être une vieille croûte…

À par­tir de là, la vie de Super­mamy va chan­ger. Les meur­triers de Gera­meck veulent récu­pé­rer cette toile et ne recu­le­ront devant rien. C’est sans comp­ter sur les talents de cette grand-mère sans peur qui va jouer les Sher­lock Holmes en com­pa­gnie de sa Wat­son de Poupette.

Les Édi­tions Alte­re­dit sortent un nou­veau per­son­nage, amené à être récur­rent, Super­mamy. Elles nous pro­mettent la suite de Paris, pas pris avec Mau­rice, c’est pas du repos, ce qui laisse sug­gé­rer que le voyage annoncé dans l’Océan Indien ne sera pas une siné­cure. Super­mamy est à la fois le sur­nom donné par Tho­mas à l’héroïne et le pseu­do­nyme de l’auteur. Qui se cache der­rière cet auteur ? La ques­tion se pose tant le retour à de telles cou­tumes — le recours à un pseu­do­nyme — devient mon­naie cou­rante. Après Hurle Barbe et son roman ouli­pien res­sorti de der­rière les fagots, Alice Crime et la nou­velle série de P.O.L., Une contre-enquête du com­mis­saire Liberty par Raphaël Majan, voici Super­mamy.

Mais si la ten­ta­tive de P.O.L. est réus­sie, celle d’Alteredit est plus contes­table. Dans un cas, le tra­vail édi­to­rial était soi­gné avec une maquette propre et classe comme sait le faire l’éditeur, dans l’autre cas, une relec­ture (de plus ?) aurait été néces­saire afin d’éviter les gros­sières fautes de conju­gai­son comme “il morda”. Deux de réfé­ren­cées dans un texte aussi court et de langue fran­çaise. Ceci dit, on a du mal à suivre cette héroïne popu­laire habi­tant un arron­dis­se­ment huppé (le XVIe). L’auteur tombe dans des cli­chés qui donnent à l’ensemble un ton emprunté que l’histoire, sans queue ni tête, ne peut faire oublier. Autant la trame sim­pli­fiée aurait pu faire un bon roman jeu­nesse, autant cette trame, en son état, ne peut faire qu’une fic­tion médiocre.

julien védrenne

   
 

Super­mamy, Paris, pas pris , Alte­re­dit, 2004, 158 p. — 9,00 €.

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Filed under Non classé, Pôle noir / Thriller

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