Explorer le potentiel des objets
Selon Laura Porter — et à juste titre — ” Le mot « General » peut être un titre honorifique dans lequel « Spoils » devient le nom propre d’un général. Ou bien, general spoils pourrait connoter n’importe quel ensemble de biens ou les résidus quelconques d’une lutte, d’une conquête ou d’une production. » Dans cette exposition, le superbe prétexte est la légende flamande du boulanger d’Eekloo.
Les habitants venaient le retrouver lorsque leur propre tête ne les satisfaisait pas. L’expert la leur coupait et stoppait l’hémorragie avec un chou vert avant que la nouvelle tête soit cuite au four.
L’exposition reprend de manière ludique et parfois plus grave cette thématique. La nourriture devient genèse différenciée et objet de contemplation, Chaque composition est un tout où différents éléments se combinent dans des relations humoristiques sans perdre leur propriété : par exemple, l’épi de maïs reste tel qu’il est. Mais, de jaune, il devient noir.
L’Américaine qui vit et travaille à Paris après de nombreuses expositions trouve ici une nouvelle consécration. Elle explore le potentiel des objets. L’œuvre crée — au-delà de la surprise — la fascination de se trouver une forme autonome. Laura Porter génère un art vivant.
Elle en soigne l’approche pour offrir une vision particulière en une série d’évocations inédites.
jean-paul gavard-perret
Laura Porter, General Spoils, In extenso, Clermont-Ferrand, 8 fevrier au 21 mars 2019.
