Chaque oeuvre d’Oda Jaune est un scenario violent et iconoclaste. L’artiste s’empare de l’imagerie contemporaine comme de l’histoire de la peinture (en particulier flamande) afin d’explorer sans complexe les visions qui rameutent de l’inconscient. Refusant de se limiter aux traditions picturales tout en jouant avec elle, la créatrice offre des visions qui osent le sanguinaire (le rouge), le morbide (le blanc) selon une forme d’obscénité particulière. L’artiste joue parfois d’un certain baroque et d’une forme de maniérisme humoristique ou romantique dans ses saisies.
Tout semble réunir autant de « l’instantané » que de « l’éternité » que cristallisent des œuvres capables de susciter de véritables défilés de pensées et d’émotions.
Oda Jaune affectionne angles et poses qui saisissent le regardeur. De facto, elle interroge la puissance des images et ne cesse d’appuyer sur les contrastes que les siennes induisent. Certaines postures peuvent laisser a priori perplexes. Néanmoins, l’artiste y capte une incroyable intimité voire au-delà en ce qui tient d’une chirurgie qui prend valeur universelle et d’un mystère précieux pour explorer des arcanes obscurs. Le regardeur est projeté dans une sorte d’univers sans limites où l’être humain ne trouvent plus d’assises solides.
Le doute est toujours de mise au sein de portraits-formes ouverts aux interprétations dans leurs aspects aussi familiers qu’étranges mais toujours lumineux et plurivoques.
jean-paul gavard-perret
Oda Jaune, All White, Galerie Templon, Bruxelles, du 19 avril eu 27 mai 2017.