Du corps on ne sait rien ou du moins pas grand-chose, mais c’est ce qui permet à la « vraie » littérature de se poursuivre. Même pour « L’imbécile » renforcé ici par la présence de créateurs d’images coruscantes. Toutes en truculence, elle sont propres à la libération d’énergies multiples. Jaillit l’envie de déchirer pour voir la réalité du corps nu, sa réalité adorée jusqu’à l’excès dans sa force de vie.
Pessan y est fidèle à lui-même. Il propose ses angles de vue dégingandés que souligne la pornographie de façade de certain(e)s intervenant(e)s à la recherche d’une harmonie par et au besoin des empilements. Ils évoquent à la fois la hantise et la puissance du corps. Le livre en compose un « cairn » et fait de nous plus que des voyeurs : des correspondants clandestins aux paroles et images de nudité mélanges d’eau et de feu, d’ombre et de lumière.
L’auteur ouvre au jouir plus qu’à la “désidération”. Il prouve la justesse de ce qu’affirme Novarina “La littérature est un long travaille d’imbécillité”. Celle-ci provoque l’élargissement des et du sens, brûle le cerveau même si les parois du crâne (enveloppe de l’enveloppe, folie de son dedans) semblent intactes à la frontière des mots et leur nécessaire défaillance.
jean-paul gavard-perret
Eric Pessan, L’imbécile a dit, avec Anya Belyat-Giunta, Luc Detot, Sarah Jérome, Abel Pradalié, Peggy Viallat, Editions A / OVER, Saint-Etienne, 2016 — 19,00 € .
magnifique Edition A / OVER avec Eric Pessan superbe association…