Un chalet à la montagne : entretien avec Marie-Luce Ruffieux

Marie-Luce Rif­fieux lie intel­li­gence et émo­tion pour par­cou­rir les seuils où le “je” et le pay­sage cèdent. Mais ce qui est à contre-ciel ne se laisse pas faci­le­ment frac­tu­rer par les mots. Il faut insis­tance, déli­ca­tesse et trou­ver le mot explosant-fixe sans que, pour autant, le texte prenne un tour ora­toire. Dans ses per­for­mances et ses livres, la Suis­sesse réus­sit cet exploit : peu à peu, les choses se ras­semblent, c’est une suite d’un « je ne sais quoi », plus ferme, comme si l’eau por­trait et comme si les gestes n’étaient pas perdus.

De Marie-Luce Ruf­fieux,
- La nageoire de l’histoire, Contrat-Main, Tou­louse, 2016,
- Beige », Héros Limite, Genève.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’envie de café.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Je ne sais pas.

A quoi avez-vous renoncé ?
A rien.… Je ne com­prends pas la question.

D’où venez-vous ?
Lausanne.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
De mes parents? Une cer­taine liberté dans mon cerveau.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Le cho­co­lat noir.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres écri­vains et artistes ?
La sou­plesse peut-être.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Les sen­sa­tions des saisons.

Et votre pre­mière lec­ture ? 
Moi, Chris­tiane F, 13 ans, dro­guée pros­ti­tuée.

Com­ment définiriez-vous votre approche de la per­for­mance ?
Porte-parole de la parole.

Quelles musiques écoutez-vous ?
De la chan­son française.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Aucun.

Quel film vous fait pleu­rer ?
“A nos amours” de Mau­rice Pialat.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir, qui voyez-vous ?
Moi dans quelques années.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Bri­gitte Fontaine.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Morgins.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Fran­çois Roustang.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Un cha­let à la mon­tagne et une piscine.

Que défendez-vous ?
La joie.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Per­son­nel­le­ment, je viens de tom­ber folle amou­reuse et je vis exac­te­ment le contraire de ça.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
Je trouve que c’est drôle.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Si j’aimais répondre à des ques­tions ou pas.

Entre­tien et pré­sen­ta­tion réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour leleitteraire.com, le 20 avril 2016.

 

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