Celle qui a renoncé à devenir blonde : entretien avec l’artiste Valérie Bertoni

La pein­ture de Valé­rie Ber­toni endosse divers pelages d’animaux sau­vages et domes­tiques . Mais pas ques­tion d’y dor­mir comme une mar­motte. S’y ins­crit le pou­voir de la bête, sa han­tise, ses colo­ris, ses cris, sa cri­nière ou son suint. La mémoire ou l’oubli — comme on vou­dra. L’incendie ani­mal n’est jamais maî­trisé. Restes les empreintes, les traces. Demeurent sous le silence appa­rent de la pein­ture nos hur­le­ments qui ser­pentent et éclatent par­fois.
Qu’est en effet notre corps si ce n’est une immense réserve sau­vage ? On n’est rien, à per­sonne, per­sonne n’est rien sinon au cochon ou au buffle. Ce sont d’eux d’où on vient et vers les­quels on retourne au sein de nos gale­ries inté­rieures. Elles sont autant de laby­rinthes zoo­lo­giques. L’artiste nous le pro­pose de face. Chaque tra­jet ani­ma­lier fait son che­min en nous dans des jeux de miroirs.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Gaïa, ma chienne Labra­dor. Il lui faut son petit dej. à 7h37 au plus tard !

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?

Ils sont tou­jours avec moi.

A quoi avez-vous renoncé ?

A deve­nir blonde.

D’où venez-vous ?

De la mer.

Qu’avez-vous reçu en dot ?

Un don. De la mère.

Qu’avez vous dû “pla­quer” pour votre tra­vail ?

Mes che­veux. Pour ne pas qu’ils jouent avec la pein­ture.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?

Cham­pagne !!!

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?

Mon âme ani­male.

Quelle fut l’image pre­mière qui esthé­ti­que­ment vous inter­pela ?

Mon dou­dou.

Et votre pre­mière lec­ture ?

« L’Ecume des Jours », il me semble… Ou « Oui-Oui à la plage », je ne sais plus très bien…

Pour­quoi votre atti­rances vers la pein­ture ani­ma­lière ?

La fas­ci­na­tion des ani­maux.

Quelles musiques écoutez-vous ?

Elec­tro, Rock alter­na­tif, New Wave, New Age, Pop anglaise. Et Mis­tin­guett.

Quel est le livre que vous aimez relire ?

« Oui-Oui à la plage ».

Quel film vous fait pleu­rer ?

« Mommy » de Xavier Dolan.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?

Euh… moi !

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?

A personne.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Zanzibar.

Quels sont les artistes dont vous vous sen­tez le plus proche ?
La réponse est oui mais quel était le sens de la ques­tion ?

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?

C’est fait : des chaus­sures Brooks qui vont cou­rir le mara­thon de Paris le 12 avril !

Que défendez-vous ?

Faire les choses sérieu­se­ment mais ne jamais se prendre au sérieux.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?

Une phrase d’Aragon.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“

LOL !!!

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Vous m’avez posé des questions ???

Pré­sen­ta­tion et entre­tiens réa­li­sés par jean-paul gavard-peret pour lelitteraire.com, le 7 avril 2015.

1 Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Entretiens

One Response to Celle qui a renoncé à devenir blonde : entretien avec l’artiste Valérie Bertoni

  1. Villeneuve

    Sans cri­nière blonde mais à pattes de velours et pin­ceau d’art pre­mier Valé­rie Ber­toni offre à JPGP l’occasion de trans­cen­der l’animalier sans réserves en quelques mots dignes de Zanzibar .

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