Jacqueline Dusuzeau, J’ai soulevé les grandes images

Pous­sière et mystère

Jac­que­line Dusu­zeau pour­suit sa quête poé­tique qui sou­lève et libère la nature : par exemple, « la pous­sière dorée / des bou­tons d’or / pour y voir le soleil ». Sur­git alors dans ces frag­ments une forme où l’impulsion magné­tique sin­gu­lière.
Existe aussi une immense mimo­lo­gie qui pro­duit sans cesse comme visée d’augmenter tou­jours plus l’intensité de nos plai­sirs de lec­ture. Les émo­tions sont celles phy­siques, imma­nentes, de l’éternité : on attend ici le déchi­re­ment d’un voile mais celui-là ne se sou­lève que dans les gestes les plus simples : regar­der une fleur .

Les mots ne sont donc pas une argile fer­tile que l’on pour­rait pétrir mais un ter­ri­toire de rêve où les herbes et la caresse du vent dis­sé­minent les graines, entraînent nuages et pluie. A l’heure du poème et ses rami­fi­ca­tions, il devient  mes­sa­ger du temps, des pen­sées agi­tées qui reviennent, emportent et rap­portent. Alors et si pous­sière nous sommes, ima­gi­nez le reste, ima­gi­nez nos mots pous­sière de pous­sière.
Le mou­ve­ment de l’écriture nous laisse croire qu’il existe un lieu hors lieu de pré­sences proches et des apparitions.

jean-paul gavard-perret

Jac­que­line Dusu­zeau, J’ai sou­levé les grandes images, Les lieux Dits édi­tions, coll. Jour & nuit, Stras­bourg, 2024, 80 p. — 15, 00 €.

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