Ces confidences de Julien Blaine sont révoltées, entre le politique et le poétique. Il tente de cerner la parole ignoble et réactionnaire épanouie sur les ondes, les journaux et les magazines qui confisquent à leur seul profit toutes celles et ceux qui ont quelque chose à dire plus ou moins discutable en France, Ukraine, Israël ou ailleurs.
Il propose toujours une « poésie sémiotique » . Au-delà du mot et de la lettre, elle se construit à partir de signes de toutes natures. L’auteur se situe toujours dans une lignée post-concrète en plusieurs champs sémantiques. Reste en lui un héritier de Fluxus au sein de sa poésie comportementale et expérimentale avec comme partie intégrante le vécu.
Ses performances sont nombreuses. Parfois, il se met physiquement en péril comme lors de “Chute”, en 1983, où il se jette du haut des escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille non sans risques. Sa production est multiple, mêlant éphémère et durable, indice d’un travail toujours en cours.
Les effets physiques et mentaux qu’il produit et ce livre aussi proposent une théorie analytique intempestive. Dès lors, et comme aurait pu dire Mallarmé, rien n’aura lieu que son lieu, rien que ce langage. Le lecteur s’y trouve étonné, plus que fixé, là où de de nouvelles perspectives débordent.
jean-paul gavard-perret
Julien Blaine, Confidences, Editions du Val de l’Arc. juin 2024, 64 p. — 9,00 € .