Cas cher

(Qu’est-ce qu’écrire ?)

Tu me disais coriace et carne. Ne fus-je donc que ton roga­ton dans le bouillon de ton éclec­tisme amou­reux ? En tes toasts mon­dains je me conten­tais de tes regards en coin. Pas un mot de congra­tu­la­tions pour mes poèmes lyriques – ah ! je t’entends encore de me trai­ter de racon­teur com­mun à peine capable de ryth­mer ver­ba­le­ment la bour­rée sur musique d’ascenseur.

Certes, mes ambi­tions étaient modiques mais mon rideau tomba sur tes exi­gences même si les miennes étaient rasées, obso­lètes, tri­viales, abu­sées d’une réserve exo­tique genre tuer la pen­sée plus que l’amour. Plus que spores addicts, mes mots fores­tiers ten­taient de nous situer dans la généa­lo­gie d’un hymen pos­sible. Exit ma vaste fresque. Elle réduit ma gra­phie dont je me pré­ten­dais phénix.

Plus de chi­chi­ri­chi de mes plu­mages for­mels. A ma volière intime je pépie quoique — à ton estime — peu fin du bac en plume dou­teuse. De mon pilon sty­lis­tique demeure sa mau­vaise graisse. Gram­mai­rien, je suis menu fre­tin d’un fast-food com­mun. C’est main­te­nant du passé pensé : mais ça com­mence à faire lourd tant mes ques­tions hantent encore les caquè­te­ments ner­veux de mes exor­bi­tants organismes.

jean-paul gavard-perret

Mon­tage de Robert Rozelrav

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