Marine Rose, La Statue de la Poésie

Préda­tion du silence

Quelle leçon tirer de la poé­sie ? Marine Rose l’enseigne avec avant tout la modes­tie en quoi le vrai poète recon­naît le fer­tile humus de ses vers.
Elle sait d’’ailleurs que ce sont eux qui l’ont choi­sie dans sa propre intros­pec­tion subtile.

Dès lors, pour Marine Rose la poé­sie n’est pas une fuite, un hors-monde là où le silence n’est jamais très loin. Mais la poé­sie devient la rature inin­ter­rom­pue de sa cir­cu­la­tion.
Dans une pré­da­tion du silence, une telle poé­sie, sans tuer l’intelligence ni vio­ler l’intériorité, devient une invi­ta­tion à fuir la rumeur ambiante pour mon­ter vers l’essentiel là où reste ouverte la porte “des spectres de phé­nix de lumière”.

C’est presque un véri­table pro­gramme exis­ten­tiel qui recentre vers soi-même, loin des mots d’ordre de la com­mu­nauté, de tout ce qui aliène et enfume, pour empor­ter enfin en un voyage essen­tiel.
Un tel ouvrage se lit len­te­ment et avec fer­veur, entre une res­ti­tu­tion vir­gi­lienne et la dimen­sion cos­mique de l’entreprise.

Il s’agit pour Marine Rose de faire syn­taxe de tout dans une médi­ta­tion exta­tique où l’espérance garde le der­nier mot.

jean-paul gavard-perret

Marine Rose, La Sta­tue de la Poé­sie, édi­tions Stel­la­ma­ris, Brest, 2021, 84 p. — 17,00 €.

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